« Nous voulons plutôt la légalisation de ces boissons, elles nous font vivre, nous ne pouvons pas abandonner le kanyanga, umudrink, umunanasi,…ils sont très rentables, beaucoup plus que d’autres boissons. S’il vous plait, ne me dites pas d’abandonner ça ! » Ce sont les propos de l’un des fabricants de kanyanga rencontré sur la colline Butanuka en commune Mpanda.
« C’est vraiment étrange !il est inconcevable que ces gens-là me demandent l’autorisation de payer la taxe communale comme d’autres commerçants, pour des boissons prohibées par la loi, non ! », réagit le gouverneur de la province Bubanza déterminé à éradiquer ces boissons.
La police ne cesse de démanteler les sites de fabrication de ces stupéfiants, mais ils sont loin d’en finir. Des bidons et beaucoup d’autres matériels utilises pour la fabrication et pour le commerce sont toujours saisis par la police et sont souvent entassés devant les bureaux des postes de police.
Les fabricants et les commerçants des boissons prohibées sont dans toutes les communes et sur toutes les collines de cette province de Bubanza. Auparavant, ils travaillaient dans la clandestinité totale. Les consommateurs et les commerçants se donnaient rendez-vous dans des maisons reculées du quartier ou dans une vallée pour mieux surveiller ceux qui pouvaient les attraper selon le chef de colline de Gahwazi en commune Mpanda.
Cet administratif ajoute que ces boissons, le kanyanga, umunanasi et umudrink sont difficiles à éradiquer puisque beaucoup de personnes, y compris même ceux qui sont supposés devoir les combattre, en tirent profit.
Au cours d’une réunion tenue par le gouverneur de la province la semaine passée envers les fabricants, les consommateurs et les commerçants de ces boissons prohibées se sont exprimés sans mâcher les mots.
« Moi, je suis commerçant de kanyanga depuis huit ans ! Et ça me fait vivre, moi et ma famille. Je parviens à payer le minerval pour mes trois enfants qui font le lycée. J’ai des clients permanents comme les autres commerçants, alors, monsieur le gouverneur, comment voulez-vous que je laisse tomber ce métier qui m’apporte des profits pareils ? Plutôt, monsieur le gouverneur, je propose qu’on puisse nous reconnaitre et nous faire payer des taxes comme d’autres commerçants », a indiqué l’un des participants à la réunion qui a été fortement acclamé à la grande surprise des autorités administratives et policières qui étaient sur place.
Un consommateur de ces stupéfiants quant à lui a précisé qu’il est difficile de les éradiquer puisque certains de ceux qui étaient sensés les combattre sont aussi dans le circuit, certains policiers et certains administratifs à la base selon lui. Pour Tharcisse Niyongabo, gouverneur de la province Bubanza, il ne faut qu’appliquer la loi.
« Actuellement, nos enquêtes nous ont déjà montré les lieux de fabrication et certains commerçants et consommateurs, et la loi est claire ; la police applique les sanctions et saisit le matériel de ces gens lors des fouilles perquisition, mais nous avons encore du pain sur la planche », affirme-t-il.
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