« J’ai regardé autour de moi. J’ai vu que les Burundais étaient finalement devenus un peuple paranoïaque suite à la guerre qui faisait des ravages à travers le pays. Les enfants, qui pourtant n’avaient rien fait, avaient été abandonnés à eux même dans certains coins.
« Certains mourraient de faim, d’autres de douleur de ne pas connaitre leurs parents encore moins de la chaleur humaine. La grâce divine aidant, j’ai pris la décision de donner ma petite contribution pour la création d’un centre d’accueil des enfants en difficultés suite aux effets de la guerre.
« Certes, je n’étais pas à la hauteur d’un tel projet au regard des moyens qui étaient à ma disposition, mais je me disais qu’il fallait tout de même m’engager et ainsi jeter un pont de l’espérance pour certains de ces enfants au moins ». Tels sont les propos de Sœur Seconde Sibomana , la représentante de l’Orphelinat Uwimana, un centre d’accueil des enfants dans la province de Makamba au Sud du Burundi.
Difficile pour quiconque y arrive pour la première fois de comprendre la façon dont Sœur Sibomana fait pour éduquer et surtout pour faire vivre ces enfants dont elle dit ne pas connaître les parents mais en gardant du courage quant à leurs besoins non moins multiples.
Quand j’ai commencé à m’y investir, les voisins me prenaient pour une folle . Mais, si chacun parmi nous pouvait donner quelque chose parmi les biens qu’il a reçus de la part de Dieu , les enfants qui grouillent dans la rue ne seraient aussi nombreux comme nous le constatons aujourd’hui, a-t-elle indiqué.
Nous sommes en 1996 en effet. Une guerre fratricide entre les Burundais bat son plein. Ici et là à travers le pays, les larmes coulent. Les mamans, les hommes et les enfants s’inquiètent et pleurent même du lendemain.
Au milieu de ce désespoir, cette sœur décide, selon ses termes, de créer un centre d’accueil des enfants en difficultés qui aujourd’hui s’appelle "Orphelinat Uwimana".
La plupart de ces enfants ont été récupérés par ce centre car ils avaient été abandonnés par les filles-mères à la naissance. « Vous ne savez pas la joie de voir grandir un enfant qui, à la naissance, avait été abandonné par sa mère » dit-elle avec des illustrations de ces enfants.
La sœur indique que les enfants vivent essentiellement des cultures vivrières du "orphelinat Uwimana". Très souvent le matin, les personnes qui se sont jointes au projet de Sœur vont elles-même cultiver dans les plantations ce centre.
Après, elles vont elles-même préparer la nourriture et les habits pour ces enfants surtout que plus de 80 pourcent d’entre eux sont âgés de moins de 5 ans.
Cet orphelinat vit également des âmes charitables qui visitent parfois cette communauté d’enfants selon elle. La plupart des enfants se heurtent au manque de lait et habits particulièrement pendant la saison de soudure alimentaire, selon toujours Sœur Seconde Sibomana.
La plupart des personnes qui connaissent cette Sœur indiquent qu’elle se donne pour ces enfants malgré les moyens financiers qui font défaut dans cet Orphelinat.
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